Exploitation du granite à Maferinya : un flou total dans l’arrêt des activités de la société SCETJH

Après plus d’une année des travaux, les activités de l’entreprise chinoise SCETJH qui exploite le granite à Maferinya sont à l’arrêt depuis mars 2017, pour dit-on, sur instruction du ministère des mines. Le sous-préfet de la localité évoque l’expiration du permis d’exploitation de l’entreprise. La société quant à elle, rétorque que le blocus se situe au niveau du gouvernement, et que son permis d’exploitation n’a pas expiré. Les communautés riveraines qui bénéficiaient les impacts positifs sollicitent la reprise des activités de l’entreprise.

La carrière de granite se trouve près du village de Koniakhory, district de Madinagbé. Aujourd’hui, ce domaine ‘’conflictuel’’ oppose selon nos informations, les ministères de l’industrie et celui des mines et de la géologie. Chacun se réclame propriétaire du domaine.

A la question de savoir comment ce problème est géré, le sous-préfet de Maférinya explique : « le département de l’industrie estime que la carrière se trouve dans le domaine de Salguidia qu’il gère d’office. Donc il y a un quoique. Premièrement, un domaine contenant du granite n’est pas propice à la culture d’ananas. Deuxièmement, selon nos lois, l’exploitation des ressources du sous-sol revient au ministère des mines et de la géologie.  A un certain moment, ça a causé la fermeture de la carrière. Parce que le permis de la société avait expiré. L’entreprise a renouvelé son permis et les deux départements ont été mis autour de la table».

De son côté, le directeur de l’exploitation de la société, Wang Ru Zhou, dit qu’il a  reçu une note de la part des autorités demandant l’arrêt des activités. « Les autorités nous ont demandé d’arrêter le travail sans pour autant nous donner des explications », précise-t-il.

Les communautés aussi continuent à mener des démarches pour comprendre les raisons et faire en sorte que les travaux se poursuivent. « Nous avons trop démarché pour la réouverture de cette carrière. Nous organisons des cérémonies de sacrifices et les sages font des bénédictions pour que les travaux redémarrent », confie Mohamed Youla, alias Bon-fils, vice-président du district de Madinagbé.

Impacts

Malgré les nombreuses tentatives de réconciliation de deux départements et les démarches entreprises par la communauté, aucune issue n’a encore été trouvée. Conséquences : l’arrêt du payement des taxes et les travailleurs au chômage.

« L’entreprise faisait beaucoup de choses pour nous. Pendant le mois de Ramadan, elle nous donnait des sacs de riz, du sucre et d’huile qu’on distribuait aux différents villages. Elle employait également certains de nos jeunes et payait des taxes. Malheureusement, aujourd’hui il n’y a rien de tout ça », le vice-président du district de Madinagbé.

Parlant de la répartition des taxes perçues par la communauté, M. Youla explique comment elles étaient redistribuées. « Pour le pourcentage que nous percevions, on le gérait comme on peut. Nous venons d’inaugurer le siège du bureau de notre district. Nous étions en train de construire un marché quotidien pour les femmes de notre localité, mais tout est arrêté pour manque de financement. Nous financions aussi des petits travaux dans certaines mosquées de la localité. Parce que l’argent des taxes est pour la population de Madinagbé, donc pas à mettre en poche

Malgré les bienfaits de l’entreprise à la communauté, tout n’est pas rose avec SCETJH.

Mme Fatoumata Youla, habitante de Koniakhory est soucieuse du manque d’eau potable et d’électricité dans la localité.

Pour sa part, le deuxième responsable de Madinagbé dénonce le manque de solidarité de la société en vers les travailleurs. « Au moment où ça travaillait, ils abandonnaient nos enfants qui travaillaient quand ils sont malades. Les palmiers et les légumes ne produisent plus comme avant à cause de la poussière».

Aujourd’hui, tout le monde plaide pour une reprise des activités au bénéfice de toute la communauté de Maférinya et de la nation.

Mamadou Oury Bah, envoyé spécial

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