Dans le cadre du suivi citoyen du projet Simandou, les comités de veille sur les impacts des travaux de construction des infrastructures viennent de publier les 5ème rapports trimestriels dans les localités de Forécariah, Kindia, Mamou et Kérouané. En effet ces rapports couvent la période de décembre 2024 à février 2025 et portent essentiellement sur les impacts, les constats et les recommandations adressées aux parties prenantes pour une meilleure prise en compte des préoccupations des communautés.
À Kindia, le cinquième rapport trimestriel du comité de suivi du projet Simandou, met en lumière des conséquences liées aux travaux menés par les sous-traitants CRCC 16 et 18, notamment à Sekousoria/Madina Oula. Les habitants dénoncent la perte de terres agricoles sans compensation adéquate, la dégradation des sols et une pollution atmosphérique causée par la poussière. Les démarches de résolution des plaintes sont jugées lentes, opaques et des mesures insuffisantes.
À Forécariah, les localités de Maferinyah et Kaback sont également touchées. Le port artisanal de Bakia est envahi par la boue, paralysant l’activité des pêcheurs, tandis que des fissures dans les maisons de Kaléyiré restent sans réparation. Malgré les alertes du comité, les réponses des entreprises, notamment Winning Consortium Simandou (WCS), demeurent insuffisantes, mettant en péril les moyens de subsistance des populations dépendantes de la pêche et de l’agriculture.
La situation ne fait pas exception à Kérouané, où le comité de suivi constate la persistance de griefs non résolus à la fois par WCS que par Rio Tinto Simfer. À Bromordou, les indemnités aux exploitants agricoles tardent à être donné par Simfer ; à Konsankoro, l’accès à l’eau potable reste problématique ; et à Damaro, les problèmes de pâturage restent suspendus, aggravant la méfiance envers les entreprises minières.
De son côté, Mamou est confrontée à une série de préoccupation, notamment à Ouré-Kaba et Soyah. Le comité alerte sur le retard dans la réinstallation des familles à Bantamaya, des indemnisations peu transparentes à Kabadounki, et de nombreux cas de pollution des champs par de la boue rouge. Ces manquements, pourtant en contradiction avec les obligations du Code minier, du Code de l’environnement et des normes internationales, soulignent un déficit alarmant de communication entre les communautés et la société.
Face à ces constats, les comités de suivi formulent une série de recommandations à l’intention des entreprises et des autorités. À Kindia, il est demandé à WCS de restaurer les moyens de subsistance et d’améliorer la gestion des plaintes ; à Forécariah, d’accélérer le traitement des réclamations et de coopérer activement avec les comités de suivi ; à Kérouané, de vulgariser les mécanismes de gestion environnementale et d’impliquer davantage les communautés dans le suivi ; et à Mamou, d’instaurer un dialogue franc, un meilleur accompagnement des populations et une inclusion effective du comité dans les processus de résolution.
Il faut tout de même signaler que contrairement à Rio Tinto qui n’a pour l’instant donné aucune suite à ces rapports, Winning Consortium Simandou est à pied d’œuvre pour remédier aux impacts soulevés dans les rapports.
Pour plus de détails sur les rapports, cliquez sur l’un des liens ci-contre : VF 5eme Rapport trimestriel (Forecariah) ; VF 5eme Rapport trimestriel (Kindia) ; VF 5eme Rapport trimestriel (Mamou) ; ‘impact trimestriel – simandou (Comité Kérouané)
