Boffa : Les capacités managériales de femmes des GIE et entreprises renforcées

Une quarantaine de femmes des Groupements d’intérêt Economique (GIE) et Entreprises de Boffa suivent un atelier de renforcement de leurs capacités managériales. Cet espace de partage et d’échange de deux jours (20 et 21 janvier 2021) est organisé par l’ONG Action Mines Guinée (AMINES) dans le but de contribuer au développement de l’entreprenariat féminin dans les localités minières de Kindia et Boffa. Ce, pour permettre aux femmes de mieux saisir les opportunités qu’offre le secteur minier dans le cadre du contenu local.

Cette formation fait suite aux recommandations d’une étude diagnostique sur la situation des GIE et entreprises gérés par des femmes dans les zones minières de Boffa-centre et certaines communes rurales impactées par les activités minières (Tougnifily, Douprou et Tamita). Cette étude ainsi que la formation sont réalisées avec le soutien financier de l’Ambassade du Canada à travers le Fonds Canadien d’Initiative Locale (FCIL).

Mamadou Cellou Kourah Baldé

La formation est assurée par le consultant Mamadou Cellou Kourah Baldé et elle est structurée par des modules liés à « la notion d’entreprise, l’idée de projet et du business plan, le leadership et la recherche de partenariat ». Les échanges se sont déroulés en langue locale Soussou à travers une méthode participative.

Selon M. Baldé, les modules sujets de la formation visent entre autres à : « améliorer le leadership féminin et de leur management, de motiver leurs équipes en créant de la cohésion et en permettant à chacune de s’impliquer, d’accroître leur confiance en elles et apprendre à s’affirmer, et de développer leurs capacités et leurs ressources par une plus grande connaissance d’elles-mêmes ».

Quelques participantes ont exprimé leur satisfaction d’avoir suivi les modules dispensés. Mme Henriette Bangoura, présidente du groupement NAFA déclare : « Je suis très contente de l’organisation de cette formation à notre endroit. Cette initiative de Action Mines Guinée est salutaire. Cette formation est un guide pour nous les femmes. Elle nous montre comment procéder pour trouver des partenaires et d’aide. Elle nous montre le chemin et nous ouvre l’esprit de comprendre qu’il y a des opportunités avec les sociétés minières évoluant dans notre commune, notamment le contenu local et le FODEL (fonds de développement économique local). Donc, cette formation nous permettra d’évoluer dans nos activités ».

Mme Henriette Bangoura

Dans ces GIE et entreprises de femmes, beaucoup parmi elles sont veuves et d’autres se battent pour appuyer leurs maris qui ne travaillent. Ce qui laisse à dire que l’ensemble des charges familiales leur reviennent. C’est le cas de Mme Bangoura qui confie : « Mon mari est décédé, j’ai des enfants qui sont à ma propre charge. Ils étudient tous dans des écoles privées à Conakry. Donc, nous ne devons pas croiser les bras ».

Mme Mahawa Camara

Pour sa part, Mme Mahawa Camara, présidente du groupement Rio Pongo déclare : « c’est une formation très importante pour nous les femmes. Cela va aider les présidentes des groupements à savoir gérer les membres et comment se comporter envers les femmes et tout le monde. Elle va permettre aux présidentes de mener les membres sans frustrer qui que ce soit. Avec cette formation, nous savons maintenant comment gérer nos groupements de façon équitable et de responsabiliser les membres. Donc, à la fin de la formation, nous allons regrouper les autres femmes pour faire la restitution de ce que nous avons appris ».

Les participantes ont exprimé le besoin continue de la formation et le suivi pour leur permettre de mieux assimiler le contenu des modules.

Sur l’étude diagnostic

Dans le cadre du projet ‘‘Renforcer le pouvoir économique des femmes par le plaidoyer et le resserrement des relations avec les sociétés minières en Guinée’’ une étude diagnostic des groupements d’intérêts économiques (GIE) et entreprises de femmes des localités minières de Boffa et Kindia a été initiée. Ce diagnostic visait à : recenser les différents problèmes auxquels les femmes entrepreneurs font face dans l’exercice de leurs activités ; collecter des informations sur leurs besoins en termes de renforcement de capacités ; et faire des propositions de solutions à court, moyen et long terme.

Ainsi, quarante-cinq (45) groupements et PME ont été rencontrés dans les deux (2) localités.

Le diagnostic montre que les femmes sont fortement présentes dans l’entrepreneuriat dans les localités minières. Les GIE et entreprises de femmes sont principalement dans l’informel. Dans la préfecture de Boffa, la proportion de femmes responsables non scolarisées est de 52 % contre 60% à Kindia.

Aussi, le diagnostic révèle que les femmes ne disposent pas de toutes les informations nécessaires sur les opportunités que les offre la politique de contenu local. Cela démontre la nécessité de renforcer les capacités des femmes entrepreneures des zones minières.

Mamadou Aliou Diallo

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