“Ce n’est pas facile avec Ashapura”, dixit le directeur préfectoral des mines de Forécariah.

Dans le cadre de la réalisation de son bulletin mensuel sur les zones minières du pays, Action Mines Guinée est allé à la rencontre du directeur préfectoral des mines de Forécariah. L’entretien a porté sur les entreprises minières et de carrières de la préfecture en générale et de la société Ashapora en particulier. Soriba Conté ingénieur des mines répond aux questions de Action Mines Guinée. Lisez

AMINES: En tant que premier responsable des mines de la localité, faites nous un état des lieux des exploitations minières et de carrières?

DPM: Les grandes sociétés qui évoluent sur place, il y avait au départ Forécariah Guinée Mining (FGM) qui a laissé le plateau à Ashapora pour le fer de Yomboyeli. Au prime à bord, nous étions avec l’exploitation artisanale du diamant qui a beaucoup évoluée à Forécariah. Après ça on a eu la société ching zheng qui a signé un contrat avec l’État pour l’exploration du fer. Vous savez il y avait Sky alliance et Forécariah Guinée Mining pour le fer. Pour des raisons économiques, Sky alliance à perdu le marché. Aujourd’hui une société chinoise est venue signer un protocole d’accord avec l’État. Ils sont en train d’explorer. Au finish, si le résultat est concluant, ils vont passer à autre phase.

Par rapport au diamant, de 2008 à 2014 ça allait beaucoup à Forécariah mais à l’heure qu’il fait, la ville est déserte. Pour les activités, on apprend qu’ils sont à Dubreka. Même ceux qui sont là, n’ont que leurs familles maintenant. Les hommes évoluent à Tondon dans Dubréka pour le cas du diamant. Par rapport aux carrières de granite, on en a plein ici à Forécariah. La société CGC et Henan Chine qui sont là pour la construction de la route Coyah-Pamelape sont divisés en deux lots. CGC a les 39 kilomètres et Henan Chine a le reste. Elles ont des carrières temporaires dans fagnyé pour avoir des granites. Au lieu de payer le granite avec les exploitants commerciaux. Comme on a plein de ressources ici, elles ont demandés les deux carrières contiguës à faniyé et on les leur a accordés à cause des travaux de la route. À part ça, nous avons la société commerciale chinoise qui évolue à Koniakhori un district de Madinagbé dans Maferenyah. En plus de ça on a aussi le granite de Moussayah à Kounfin qui vient de s’installer et qui est en train de faire le dégagement. Le permis est validé et ils ont payés les taxes superficiaires. Les travaux de cette mines s’inscrivent dans le cadre du grand projet minier de Simandou dont le port sera à Senguélén. Les chinois sont passés à la vitesse supérieure, bien que ce n’est pas arrivé là-bas encore mais ils commencent à s’installer déjà pour ne plus aller chercher le granite de l’autre côté. Les travaux qui se feront du côté de Kindia seront ravitaillés en granite à partir de Moussayah.

Par rapport aux ports, il y a Ashapora qui a son port à Konta. Il y a également la société des bauxites de Guinée (SBG) qui évolue à Kindia et qui va construire son port Konta aussi. Il y a Élite Mining qui est constitué de nationaux, jeunes diplômés guinéens qui évolue à Kindia mais qui draine ses produits aussi vers Forécariah.

Pour le cas précis de Wining, c’est la construction du port de Senguélén pour l’évacuation du minerai de fer de Simandou. C’est là où il y a des problémes entre société et communautés.

Quelles sont vos relaions avec Ashapora ?

Ashapora, ce n’est pas facile avec eux. Sans vous mentir, au moment où je vous parle il y a une mission qui a quitté la préfecture avec la commune pour aller là-bas. C’est pour résoudre les problèmes. Avec Ashapora, des cas comme ça ne finit jamais entre la société et la localité, la société et les travailleurs, la société et les contratants qui transportent le minerais. Ça c’est à tout temps. Les villageois ne reçoivent rien d’eux.

En tant qu’autorité, est-ce que la société Ashapora vient souvent vers vous pour les aider à résoudre les problèmes entre elle et les communautés ?

Cela ne finit pas. On est tout temps derrière eux pour résoudre les problèmes. La mission de ce 13 août 2021 aussi c’est pour résoudre les problèmes entre la société et les travailleurs. Le secrétaire général, plus un cadre de la direction préfectorale des mines et les autorités communautaires sont aussi là-bas pour régler des problémes au moment où nous faisons cette interview.

Est-ce que cette société a commencé à payer les taxes notamment les redevances superficiaires et la contribution au développement local?

Elle paie les taxes, elle vient de payer la taxe superficiaire de 2021 des autres petits points qu’elle exploite pour faire un rajout à la mine de Yomboyeli pour le temps de l’exploitation. Elle vient de payer il y a moins d’une semaine.

Cette taxe s’élève à combien ?

Elle a payé cent millions(100.000.000) de francs guinéens pour les trois communes rurale à savoir Moussayah Sikhourou, Farmoryah, Alassoya et Kaliah.

Si on vous demandais de donner les retombées positives de Ashapora, que diriez-vous ?

Ce sont les taxes superficiaires. Une seule fois, ils ont annoncés un don de vingt (20) forages. Ils n’ont pu réaliser qu’une dizaine. C’est ce qui est porté à ma connaissance.

Dans le cadre de la régularisation  de l’exploitation artisanale du diamant, il était même question de parcelisation. Où en sommes-nous aujourd’hui avec ce processus ?

Cela est bani depuis longtemps. On ne vend les domaines  que lorsqu’il il y a de la potentialité. Vous savez la géologie a manqué au depart. Il faut faire une étude des ressources minières avant d’envoyer les clients sur le terrain. Forécariah a connu l’exploitation artisanale par tâtonnement. C’est-à-dire, aujourd’hui ils sont dans une localité, demain ils sont dans une autre ainsi de suite. Maintenant ils ont piochés un peu partout. Les réserves sont maintenant finit, raison pour laquelle ils sont parti vers Kindia notamment dans Fôssekhoré qui fait frontière entre Forécariah, Coyah et Kindia. De là-bas, ils sont aller à Tanènè. Mais toujours avec une étude géologique bien poussée, ça ne pourra pas finir. C’est les points clés qui peuvent manqué aux routiniers, mais quand il y a l’exploitation industrielle c’est autre chose. Quand l’étude aussi est poussée, ils peuvent encore revenir.

Nous avons vu une laverie dans la mine de  yomboyeli. Etant ingenieur des mines, quelle explication donnez-vous à cela ?

La laverie sert à créer l’homogénéité, accroître les résultats. Ils font la laverie pour nettoyer les impuretés, afin d’avoir un fort pourcentage par rapport au marché où il expédient leur produit. Parceque quand le minerai est mélangé, il y a le fer, l’hématite et autres corps, il faut laver pour avoir ce qui est convoité sur le marché. Le reste ce sont des résidus.

On vous demande aujourd’hui de faire des recommandations non seulement aux communautés mais aussi aux entreprises pour une exploitation bénéfiques à tous ?

Les recommandations n’ont jamais manqué, on donne toujours des conseils aux populations, parcequ’on ne peut pas rejeter l’investisseur d’emblée. Il faut aller pas-à-pas avec eux pour qu’au finish, vous puissiez sourire. C’est ce que je dis toujours aux communautés. On a fait des sacrifices pour qu’une société vienne. Dieu nous a donné Ashapora contentons nous de ça. Le jour qu’ils vont quitter d’eux-mêmes, on ne sera pas accusé mais il faut les entretenir. Chaque fois que la communauté s’est plaint on conseille la société mais généralement, ce n’est pas facile à respecter. C’est ce qui crée des problémes à tout moment là-bas. Ils peuvent promettre l’augmentation des salaires par exemple, chaque fois on fait des réunions. Le procès verbal est rempli au niveau du préfet. Ils font des clauses chaque partie signe mais c’est pour respecter qui pose problème. Le cas de Wining Consortium par exemple, ils sont en train de faire le port minéralier. Ils exploitent le granite pour le socle du port. Ils se disent exhonoré. Le problème est que nous qui tenons les statistiques nous n’avons pas le papier d’exhonoration. Le regard des communautés aussi, c’est sur les taxes. Si au moins on a les papiers d’exhonoration en main, on peut les expliquer. Mais si on a pas ça, le doute plane. Qui sera accusé, c’est l’autorité locale plus la direction préfectorale. Les communautés peuvent dire que l’autre fois ils ont dit qu’ils avaient payés mais à qui ? J’ai posé cette question mais ça n’a jamais été répondu.

Pour les conseils aux autorités locales sur la bonne gestion des revenus miniers, il y a une direction du développement local c’est-à-dire la direction du contenu local, les relations communautaires, il y a la direction des micros réalisations et l’organisation des collectivités. Notre devoir c’est de diriger les recettes. Quand on les dirigent, ils reçoivent les fonds on tire la quittance pour d’éventuelles contrôles. Il revient aux autorités locales de faire un suivi de fond.

Votre mot de la fin Monsieur le directeur ?

Je remercie d’abord Action Mines du fait d’être toujours aux côtes des localités et des directions pour connaître les réalités sur le terrain. Cela y va de nos intérêts à nous tous. Être informé de ce qui se passe dans nos collectivités et corriger les lacunes qui sont à notre niveau, c’est ça l’importance de Action Mines auprès de nous. Et cela date de très longtemps. On a toujours évolué ensemble.

Boe-Boe Beavogui et M. O. Bah

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