L’ONG Action Mines Guinée a initié et mis en œuvre le projet de promotion des droits socio-économiques des femmes dans exploitation manière artisanale en Guinée avec un financement de la Banque Mondiale, à travers son programme Extractives Global Programmatic Support (EGPS). Il a consisté à appuyer les femmes de l’exploitation minière artisanale à petite échelle (EMAPE) dans les communes rurales de Banora (Dinguiraye), de Doko (Siguiri) et de Banankoro (Kérouané) pour aider ces femmes impactées directement ou indirectement par le COVID 19 à se relever économiquement et subvenir aux besoins de leurs familles.
Ce projet qui couvre la période du 01 février au 15 juin 2021 a soutenu le développement des capacités entrepreneuriales des couches féminines constitue sans nul doute, un moyen sûr pour éliminer la pauvreté et réduire les inégalités grandissantes dans ces zones.
L’objectif global du projet est de soutenir le pouvoir économique des femmes de l’EMAPE tout en renforçant la résilience des associations et groupes locaux de femmes et veiller à ce qu’elles puissent exercer leur leadership et renforcer leur pouvoir économique durement impacté par la COVID19.
Les phases du projet
- L’étude diagnostique sur l’impact de COVID-19 sur les femmes a été entièrement réalisée. Un consultant a sillonné les différentes localités cibles pour faire des entretiens semi-dirigés, des focus groupes et des enquêtes. Les entretiens ont été réalisés avec des informateurs clés issus de l’administration publique au niveau central et local, des associations professionnelles, des dirigeants locaux, des forces de sécurités, des mineurs artisanaux, notamment les femmes de l’exploitation minière artisanale faisant objet de l’étude. Les services publics rencontrés au niveau central sont le BSD, le BNE et la direction nationale des mines. L’enquête a touché 30 personnes par localité avant d’atteindre les autorités centrales et déconcentrées.
Le rapport d’étude a été élaboré, lu et amendé lors de l’atelier de présentation de l’étude avec les différents acteurs intervenants dans la chaine de valeur de l’ASM en Guinée.
- Organiser trois ateliers de formation des femmes en situation de vulnérabilité dans les zones d’exploitation artisanale: un atelier de formation à l’intention des femmes identifiées pendant l’étude a été animé dans chaque localité cible du projet sur des thématiques notamment l’entrepreneuriat féminin, le Leadership, la recherché de partenariat, la gestion financière et la gestion des groupements d’interet économique. Chose qui a permis de mettre en place trois (3) groupements d’intérêt économique.
- Accompagner les femmes dans la formalisation légale des GIE et identification des activités génératrices des revenus en lien avec l’ASM
- La formation a permis aux femmes d’identifier de nouvelles activités génératrices de revenus (AGR) autres que l’exploitation artisanale. Grâce à la collaboration avec les autorités locales, tous les documents légaux permettant aux GIE d’être opérationnel ont été obtenus. Pour opérationnaliser ces groupements, le projet leur a apporté un accompagnement multiforme. Des équipements de travail, de la matière première ont été acquis et mis à la disposition des groupements mis en place. Dans chaque localité, la remise du matériel s’est déroulée au cours d’une cérémonie officielle en présence des autorités locales. Pour faciliter le bon usage des équipements de saponification, Action Mines a exigé du fournisseur de former les femmes sur leur utilisation pendant une période de deux (2) semaines. S’agissant du groupement ayant opté pour le maraichage, un ingénieur conseil a été recruté sur place pour accompagner techniquement les femmes jusqu’à la première récolte.
- Organiser une table ronde destinée à faire le plaidoyer en direction des acteurs de l’ASM: la table ronde de plaidoyer s’est tenue à Conakry et a réuni les représentants du gouvernement, de l’assemblée Nationale, des organisations de la société civile, des organisations professionnelles et les représentantes des femmes issues des GIE mis en place. La rencontre a permis de mettre ensemble ces acteurs afin d’échanger sur la manière d’intégrer les préoccupations des femmes qui travaillent dans l’EMAPE dans l’élaboration des politiques publiques. Au cours de cet évènement, les représentants du gouvernement ont promis de suivre les recommandations du projet et d’intégrer les GIE dans le portefeuille de l’Etat. L’évènement a permis aux femmes de faire un plaidoyer directement à l’endroit des services concernés par leurs préoccupations et toutes les recommandations ont été transmises aux représentants du gouvernent.
Les réalisations du projet:
- Dans la mise en œuvre du projet, une étude diagnostique sur l’impact de COVID19 sur les femmes a été réalisée ;
- 38 personnes issues du gouvernement, de la société civile, des organisations professionnelles, des medias se sont réunis dans un atelier pour partager les résultats de l’étude et des recommandations émies ont été prises en compte dans l’étude dénommée ‘‘Impact du COVID19 sur les femmes dans les communautés manières ASM ’’ ;
- Quatre-vingt-dix (90) femmes ont été formées sur l’entreprenariat, le leadership, la recherche de partenariat, la gestion financière et la gestion d’un GIE.
- Trois (3) GIE de femmes ont été créés et formalisés (documents légaux : statuts et règlement intérieur, agrément) dont deux groupements (BENKADI de Banora, SEKE DJIGUI de Doko) en saponification et le groupement (DJISEMBE de Banankoro) dans le maraichage;
- Des équipements professionnels et produits de base aux deux (2) groupements de saponification évoluant à Banora et Doko sont mis à disposition;
- Ainsi que des équipements professionnels, de produits phyto sanitaires et de semences à un groupement de maraichage à Banankoro;
- Une assistance technique a été mis en place pour renforcer les compétences techniques des membres des GIE mis en place et ainsi qu’un suivi post projet des GIE pour une durée de trois mois ;
Il y a lieu de noter qu’en dehors des résultats programmatiques du projet, Des solides partenariats avec les structures Etatiques pour pérenniser les acquis du projet notamment le Fonds de développement industriel et des petites et moyennes entreprises (FODIP) ; le Ministère des Mines et de la Géologie ; le Ministère de l’autonomisation et droits des femmes ; le Ministère de l’action sociale, de la promotion féminine et de l’enfance ; les Collectivités locales lors des différentes rencontres de plaidoyer.
Mamadou Oury Bah