Gestion du FODEL à Kolaboui : bonnes pratiques à implémenter ?

Le fonds de développement économique local (FODEL) se gère de façon plus ou moins rationnelle dans la commune rurale de Kolaboui. C’est du moins l’avis de plusieurs acteurs sur le terrain, confirmé par Aboubacar Afia Baldé, conseiller à la commune rurale de Kolaboui et rapporteur du comité de suivi des projets FODEL. 

Kolaboui a bénéficié de 33 projets en faveur des jeunes et des femmes dont 19 groupements d’intérêt économique (GIE) de femmes et 14 groupements de jeunes. Cette commune rurale a obtenu en tout, quatre (4) projets sociaux (la construction d’un poste de santé, l’équipement du centre NAFA de Kolaboui, la construction d’un atelier de couture moderne et la clôture du lycée Elhadj Lamine Kalissa de Kolaboui) et trois (3) projets économiques (la construction de deux blocs de latrines, la construction de logements au nombre de 10 appartements dont chacun compte une chambre, un salon, une douche interne et une terrasse, et  l’électrification journalière du centre).

La commune a déjà procédé à la remise provisoire de quatre actions dont deux dans les projets économiques et deux dans les projets sociaux. Il ne reste que trois actions notamment la construction des logements, la construction de l’atelier moderne et la clôture du lycée. « Nous avons financé les groupements de Kolaboui centre et chaque district a eu deux groupements sur les 14 districts. Et tout ça c’est dans le domaine du maraîchage, la saponification, de la transformation des produits locaux, de la formation, etc. Nous avons seulement deux districts qui n’ont pas bénéficié et cela de façon volontaire. Ils souhaitent avoir des ouvrages très couteux et nous avons jugé nécessaire de les prioriser l’année prochaine », explique l’élu.

L’électrification journalière, une source de revenu communal et de création d’emplois locaux  

Le projet d’électrification journalière est l‘un des projets économiques phares de la commune pour cette année. Il va alimenter le centre de Kolaboui, notamment les boutiques, les kiosques, les prestations de services et d’autres points d’activités économiques dont le besoin est nécessaire pendant la journée. « Dans le cadre de ce projet, nous avons acheté des groupes électrogènes et les accessoires, nous les avons installés. Pour le moment la gestion est confiée à un jeune entrepreneur qui avait initié cette électrification avec son entreprise qui est déjà en faillite. Nous lui avons confié la gestion pour une période de deux mois d’essai (novembre et décembre) » souligne le responsable.

Les factures constitueront une source de revenu pour renflouer les caisses de la commune et le courant va profiter aux jeunes dans le cadre de l’emploi local. A l’échéance de cette période de deux mois poursuit-il, nous allons après signer un contrat de gestion avec lui à partir de janvier 2021. Les jeunes de la commune seront également recrutés dans le cadre de cette gestion. Ce centre d’électrification journalière fonctionne depuis le 12 novembre 2020, après sa remise provisoire par Monsieur le préfet.  Il sera pour la commune une source de revenus.

Satisfaction de bénéficiaires

Abdoulaye Touré est le secrétaire du groupement maraicher Global Guinée 3000 à Kolaboui. Ce groupement compte 15 membres majoritairement de femmes. Ils font des gombos, des aubergines, des piments, du maïs et des concombres. Le GIE a bénéficié plus de 22 millions des fonds FODEL. «Nous sommes contents de l’arrivée du FODEL, parce que nous n’avons jamais eu un projet modèle qui vient directement aider des pauvres femmes et les petites organisations de production à la base. C’est la première fois que nous bénéficions d’un tel accompagnement financier. Cela nous a permis de cultiver trois hectares cette année que nous n’avons jamais réalisé auparavant. Nous avons suffisamment eu des intrants agricoles (fuyantes, des engrais…), grâce à cette somme ».

Des promoteurs de l’environnement

Dans le futur, Global Guinée 3000 des innovations en termes de protection de l’environnement par rapport à la coupe abusive des bois. Par ses recherches le groupement a trouvé les produits de substitution aux charbons de bois. Il souhaite avoir un appui pour le développement de ces produits de substitution. Une façon d’encourager les guinéens à abandonner la coupe des bois de chauffe ou de charbon et s’orienter vers ce produit.

La lutte contre le réchauffement climatique est une réelle préoccupation pour Touré et ses collaborateurs. « Le réchauffement climatique est dû à la coupe abusive des bois et l’exploitation minière. Cela menace aujourd’hui le monde entier. Si nous ne faisons pas attention, nous allons laisser à nos enfants un monde invivable. Il faut donc trouver des alternatives possibles pour trouver l’équilibre» explique l’entrepreneur qui est un fervent défenseur de l’environnement.

Leçons tirées

Le non-respect des clauses contractuelles par certains entrepreneurs constitue un problème majeur. Mais la commune compte revoir sa stratégie dans l’octroi prochain des contrats. Aboubacar Afia Baldé déclare : « Nous avons suivi à la lettre les orientations du CAGF.  C’est ce qui a fait réellement que nous avons été félicités aujourd’hui du résultat obtenu. Et cela a fait qu’à un moment donné beaucoup de collectivités nous ont consultés dans l’établissement du projet et leur pertinence. En fin, cette expérience nous permettra de faire mieux l’année prochaine ».

Baldé laisse entendre que sa commune a pris de nouvelles initiatives pour 2021. Pour éviter d’être en retard dans l’exécution du fonds FODEL, les élus ont fait un calendrier de réunion en vue de se donner des idées sur les projets à financer. Cela leur permettra d’avoir une panoplie de projets et prioriser les uns par rapport aux autres, une fois que le montant sera à leur disposition.

Sur le décaissement des montants, il précise que tout le montant a été décaissé en ce qui concerne les projets de jeunes et de femmes et le montant a été remis aux ayants droits. Le montant pour les projets sociaux et économiques se décaisse par processus en fonction de la réalisation des activités. « Conformément à ce processus de décaissement, il nous reste 15 % du montant total pour les projets sociaux et économiques au compte de cette année. Ces montants seront payés après la remise provisoire des projets sociaux et économiques déjà financés. Nous sommes déjà en train de monter les documents pour décaisser ce pourcentage vu que nous avons déjà procédé à la remise provisoire de la majeure partie des projets sociaux et économiques. L’acquisition de ces 15 % nous permettra de payer le reste de l’argent des entrepreneurs », explique-t-il.

En fin, il souhaite que des actions de sensibilisation soient multipliées sur l’utilisation du FODEL. Cela permettra d’établir une bonne collaboration entre les citoyens et les élus. « Je souhaite aussi que le CAGF revoie sa stratégie de décaissement des montants alloués à notre communauté pour éviter les éventuels retards dans l’exécution des projets. Car, cela a impacté les activités de cette année.»

 Le conseiller invite les parties prenantes de venir visiter leurs activités pour comprendre ce qui est en train d’être fait dans les districts et le centre-ville de la commune rurale.

Mamadou Oury Bah

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