L’ONG Natural Ressource Governance Institute a rendu public son rapport sur l’indice de gouvernance des ressources naturelles RGI 2016. Cette publication a été faite le 28 juin 2017 à Conakry et à travers le monde. La Guinée a été classée 63 eme pays sur 81 évalués, elle a eu une note composite de 38 points sur 100. Le rapport a mentionné des avancées relatives à la transparence fiscale et à la procédure d’attribution des titres miniers. Cependant il note des manquements sur l’application et le respect de la législation minière (Code minier, non divulgation des EISE ). Le Rapport a surtout pointé un doigt sur la gestion de la Soguipami considérée comme maillon faible du système de gouvernance des ressources minières , en raison du fait que peu d’informations sont publiques sur cette entreprise publiques selon NRGI.
La réplique
Le gouvernement guinéen a contesté ce classement à travers une conférence de presse conjointement animée par les départements des mines et de la Géologie, l’environnement, et le budget. Étaient également présents des cadres de la SOGUIPAMI et du ministère des mines représentant les diffentes directions du département. A tour de rôle, les cadres ont apportés des démentis formels au résultat du RGI 2016.
Le secrétaire général du ministère des mines et de la géologie a dénoncé le rapport qui selon lui ne reflète pas la réalité sur le terrain. Sadou Nimaga a affiché sa désapprobation vis-à-vis du rapport. ‘’Nous n’allons pas nous laisser distraire par des classements douteux. Nous ne sommes certes pas parfaits mais nous fournissons des efforts pour parfaire notre gestion. C’est regrettable que ce rapport nous rende les plus mal propres’’.
Sur la question relative à la Soguipami, le secrétaire général dit que la Soguipami en tant qu’entreprise publique, a des règles de fonctionnement connues, basées sur le droit OHADA et elle fonctionne normalement, sous la supervision du conseil d’administration.
Sur la participation des communautés aux processus d’étude d’impact environnemental et social (EISE) et l’accessibilité des documents en la matière, le secrétaire général du ministère de l’environnement affirme que son département veille sur le respect du code de l’environnement et de l’ensemble des lois et procédures en vigueur en Guinée. Saidou Bari Sidibé a également loué les efforts de son département à travers l’appui de la Banque Mondiale en matière de suivi environnemental des projets miniers.
Bref chacun a en ce qui lui concerne a démenti les résultats du rapport RGI 2016. Le Gouvernement estime que les enquêteurs commis par L’ONG Natural Ressource Governance Institute n’ont pas consulté les administrations concernées afin de recouper les informations. ‘’ Nous demandons à NRGI de prendre contact avec nous pour corriger les erreurs constatées dans le rapport. A l’Etat actuel du rapport il ne reflète pas les réalités du secteur minier guinéen. Le rapport risque de porter préjudice au pays en pleine réforme de son secteur minier’’ a renchéri Sadou Nimaga.
Après une conférence de presse au cours de laquelle les départements ministériels concernés ont donné leurs versions des faits, et demandé à Natural Ressource Governement Institute (NRGI), qui a fait cette étude, de revoir sa copie, une rencontre d’échanges a eu lieu ce mardi entre eux et des experts de ladite ONG.
L’appel à la rectification
Les responsables du ministère des mines et de la géologie et une délégation de NRGI ont tenus une session de travail qui a permis de revoir l’ensemble des questions qui ont abouti à l’élaboration du rapport RGI 2016. Certains malentendus ont été dissipés à l’issu de la rencontre.
«Nous avons estimé qu’il y a beaucoup de choses qui sont dites dans ce rapport , mais qui ne sont pas justes. Aujourd’hui, ils sont venus et nous sommes en train de voir ensemble les questions dans un ensemble de questionnaires classés suivant les domaines d’intervention dans le secteur minier. Nous venons de parcourir la partie octroi des licences. Il ressort qu’il y a beaucoup de choses qui relèvent d’un manque d’information de cette ONG. Par exemple en ce qui concerne l’octroi des titres, la nouvelle procédure cadastrale est même beaucoup plus en avance que les questions posées par cette ONG. Ceux qui sont venus aujourd’hui, certes ils n’ont pas le mandat de changer quelque chose mais ils ont avoué qu’ils ont compris des choses qu’ils n’avaient pas comprises avant, c’est cela qu’on recherchait», a déclaré Saadou Nimaga, Secrétaire Général du ministère des Mines et de la Géologie.
«L’institut pour lequel je travaille a publié un indice sur la gouvernance mondiale des ressources naturelles, qui essaie d’évaluer le niveau des règles et pratiques qui existent en termes de transparente et de redevabilité dans le secteur minier pour le cas de la Guinée, pétrolier et gazier pour d’autres pays. L’opportunité qu’on a aujourd’hui, c’est de rencontrer des experts des ministres des Mines, de l’Environnement et du Budget pour discuter du score qui a été attribué à la Guinée, des questions qui justifient ce score. Et, dans le cas où des erreurs auraient pu être commises, ce qui est toujours le cas avec un projet de cette taille, qu’on puisse rectifier ces erreurs et emmener le score au niveau des performance de la Guinée», a déclaré Thomas Lassourd, l’un des des représentants de NRGI venus discuter avec la partie guinéenne.
Selon lui, les ministères des Mines et du Budget ont réalisé des reformes dont certaines n’ont vu le jour que très récemment. Celles-ci, dit-il, n’ont pas forcement été prises en compte dans l’indice au moment où il a été réalisé.
Le rapport sur la RGI 2017 a suscité pas mal de débats. Au regard de cet engouement, nous avons bon espoir qu’il contribuera sans passion ni préjugé, à booster les nombreuses réformes en cours pour l’amélioration de la gouvernance du secteur extractif Guinéen.